samedi 28 janvier 2012

Un cri

Mercredi dernier, j'ai rencontré MmePsy, qui a été la psychothérapeute de notre groupe de 5 durant la cure de juin dernier. C'est sans doute la dernière fois que je la vois car elle part à la retraite le 31 janvier prochain.

Nous avons parlé pendant plus d'une heure. Cela m'a fait plaisir de la rencontrer car, finalement, elle a participé, comme les autres soignants, à me soigner, ainsi que les autres. Je sais bien que certains diront que ces personnes sont payées pour ça. N'empêche, il faut du courage, beaucoup de patience et de compréhension pour supporter le comportement ou le caractère parfois difficile des patients. Qui plus est, il faut essayer, dans la mesure du possible, de comprendre d'où vient leur problème et pourquoi, ils ont consommé un ou plusieurs produits toxiques. Est-ce un gros ennui, un deuil, une séparation, un viol ou toute autre action pouvant être considérée comme une agression envers eux-même ?

Nous avons aussi parlé, mais quand même en souriant tous les deux, de la grosse colère que j'ai eu lors de l'une des séances de thérapie en groupe. J'ai bien sur ma propre interprétation de ce qui est arrivé mais elle m'a un peu estomaqué quand elle m'a avoué qu'elle l'avait ressenti comme un grand cri venant du fin fond de moi-même ... oui, je m'en doutais un peu, mais je ne suis pas encore capable de l'exprimer, même 8 mois après ou alors, tout simplement, je n'ai pas envie de me mettre à nu et de découvrir quelque chose de désagréable ou de raté.

En tous cas, cela devrait être un support pour mes prochaines rencontres avec la psychanalyste car, d'une part, je souhaite être honnête avec moi-même, et d'autre part, je souhaite aussi découvrir s'il y a une blessure cachée dans mon inconscient (je ne sais pas comment l'appeler autrement) et qui m'a fait descendre sur une mauvaise pente.

mercredi 25 janvier 2012

Qu'est-ce que la pleine conscience ?


"La pleine conscience est la conscience obtenue par l'attention que l'on porte délibérément, dans l'instant et sans jugement, aux choses telles qu'elles sont. Et à quoi porter attention, demanderez-vous ? A n'importe quoi, à tout, mais surtout aux aspects de la vie que nous avons le plus négligés. On peut par exemple commencer à s'intéresser aux composants essentiels de l'expérience : ce qu'on ressent, ce qu'on a en tête, la manière dont on perçoit ou dont on sait quelque chose. La pleine conscience, c'est porter attention aux choses telles qu'elles sont et non telles que nous voudrions qu'elles soient. Pourquoi ce type d'attention est-il utile ? Parce que c'est l'antithèse exacte de la rumination mentale qui entretient et provoque les états dépressifs.

Tout d'abord, la pleine conscience est intentionnelle. La cultiver nous aide nous aide à mieux voir la réalité présente et les choix qui s'offrent à nous. La rumination, au contraire, est souvent une réaction automatique à ce qui nous sollicite. Pratiquement inconsciente, elle nous égare dans nos pensées.

Ensuite, la pleine conscience est une expérience directement centrée sur le moment présent. Quand on rumine, à l'inverse, on a l'esprit occupé par des idées et des abstractions qui sont très loin d'une expérience sensorielle directe. La rumination propulse notre pensée vers le passé ou vers l'avenir.

Enfin, la pleine conscience est sans jugement. Elle a cette vertu de nous faire voir les choses telles qu'elles sont dans l'instant présent et de les laisser être telles qu'elles sont déjà. Dans la rumination et le mode "faire", au contraire, l'évaluation et le jugement sont inévitables. Et juger (en bien ou en mal, positivement ou négativement) implique pour nous-même ou les choses qui nous entourent, la prise en compte de certains standards préétablis. L'habitude de se juger sévèrement se cache souvent derrière les tentatives censées nous aider à mieux vivre et à être une meilleure personne, mais, dans la réalité, cette habitude de juger finit par fonctionner comme un tyran irrationnel, impossible à satisfaire."

In "Méditer pour ne plus déprimer. La pleine conscience, une méthode pour vivre mieux", de Marc Williams, John Teasdale, Zindel Segal, Jon Kabt-Zinn. Edition Odile Jacob.

mercredi 18 janvier 2012

Analyse



Jusqu'au mois d'août dernier, le monde de la psychologie était, pour moi, un monde inconnu et son vocabulaire une véritable langue étrangère, c'est-à-dire, que je n'avais jamais essayé de comprendre ou même d'apprendre. Bien sur, comme tout le monde, ou presque, j'avais lu quelques articles sur le sujet mais cela restait dans le domaine des généralités.

Quelle n'a pas été ma surprise quand, lors de la cure de désaccoutumance, les soignants nous ont dit qu'à la sortie, il était vivement conseillé de faire un suivi thérapeutique, et surtout, de ne pas croire que la cure finie, tout irait bien et que la vie serait un long fleuve tranquille. Au début, peut-être fanfaron comme beaucoup d'homme, j'ai cru en effet que tout irait bien tout seul. Mais une discussion avec mon médecin généraliste, qui me connaît très bien (cela fait 14 ans que je le consulte), me fit comprendre rapidement que je prenais le mauvais chemin.

Après avoir relu les notes que j'avais écrites durant la cure et revu la psychothérapeute qui avait suivi notre groupe pendant les cinq semaines de cure, je mis en place, entre autre, les consultations avec une psychiatre (2 fois par semaine) et les rendez-vous, une fois tous les vendredi, avec un groupe de parole.

Aujourd'hui, je me dis que j'ai bien eu raison. Le fait de parler et de formaliser ce qui passe dans la tête (idée, pensée, émotion, rêve, envie, souvenir - et à 62 ans, j'en ai beaucoup, avec certains qui sont clairs dans mon esprit, mais d'autres sont bien enfouis) est une démarche qui soulage.
D'abord, le groupe de parole permet de partager une expérience commune et de dire ce qui nous arrive dans les jours qui passent. On se sent moins seul. Néanmoins, au bout de 6 mois, je commence a en avoir assez, car le grand sujet de conversation est la dépendance à l'alcool (certains disent qu'ils ont rechuté un jour ou deux) alors que, pour moi, le principal sujet est : pourquoi suis-je devenu  dépendant de l'alcool ?

Et là, l'analyse que j'ai entreprise avec la psy s'avère beaucoup plus positive. D'abord, je constate que j'attends toujours avec impatience ce rendez-vous. Ce n'est pas parce que c'est une jolie femme (je ne la voie pas quand je suis allongé sur le divan et qu'elle est assise sur une chaise derrière moi) mais, tout simplement, parce que j'ai envie de parler et d'approfondir les sujets qui me tiennent à coeur (mais dont je ne parlerai pas ici).

Ensuite, je me rends compte que des blessures anciennes, que j'avais enfouies profondément tout au fond de ma mémoire et dont je n'avais pas parlé à qui que ce soit mais qui parfois, lors d'un coup de blues me font ruminer, peuvent être guéries aujourd'hui, ou en tous cas, être cicatrisées et mieux acceptées. Du coup, je crois que le mal-être et la déprime qui avait suivi devraient devenir un mauvais moment de ma vie mais, que désormais, je pouvais marcher libre et heureux sur mon chemin (décidément, j'ai bien choisi cette expression - et pourtant, si je me souviens bien, ce fut par pur hasard et sans remue-méninges particulier).

Par contre, je suis bien conscient qu'il faudra du temps car ce genre de démarche sur soi-même ne se termine pas sur un claquement de doigt. Comme je crois que quelqu'un a dit : il faut laisser le temps au temps, alors ...

PS: si j'ai mis l'image d'un point d'interrogations au début de mon billet, c'est qu'en effet, il me reste beaucoup de point d'interrogation. D'un autre côté, comme désormais, je vis dans le présent, dans l'ici et maintenant, je n'ai plus de soucis qui me perturbe ou alors je les accueille gentiment et ils s'en vont ailleurs.

jeudi 12 janvier 2012

Neige



Aujourd'hui jeudi, au lieu de faire la randonnée habituelle, le groupe est allé à la neige. Une heure 1/2 de voiture et nous étions au pied des pistes. Comme nous sommes allés dans une station située à 1.300 m d'altitude, pas de neige sur la route mais tout ce qu'il fallait sur les pistes. J'ai oublié de dire que c'était pour faire du ski de fond.

Dès le début, deux groupes se formaient : le premier, pour ceux qui savaient pratiquer le pas du patineur, et le deuxième, pour ceux qui ne savaient pas ou qui voulaient aller plutôt lentement et bien regarder le paysage.

Comme cela faisait un certain temps que je n'avais pas fait du ski, je suis resté dans le deuxième groupe et j'ai pu ainsi profiter du paysage qui était d'ailleurs magnifique. Le plus agréable, c'était le silence et le calme régnant sur les pistes avec seulement le crissement des skis sur la neige qui se faisait entendre quand des gens nous doublaient à grandes vitesses.

Vers midi, les deux groupes se retrouvaient pour déjeuner ensemble. Assis autour de deux grandes tables en bois (nous étions 14 avec 5 femmes et 9 hommes), chacun mis sur la table ce qu'il avait apporté pour manger. Je remarquais aussitôt que trois bouteilles de vin furent mises sur la table, ce qui m'étonna un peu, car durant toutes les randonnées faites depuis début septembre dernier, il n'y avait jamais eu d'alcool proposé lors des repas. Mais en fin de compte, tout s'est très bien passé car quand la bouteille me passa dans les mains, je la passais à mon voisin en disant "pas d'alcool pour moi". Et voila, c'est aussi simple que ça.

Une bonne journée agréable, avec soleil et ciel bleu, et des paysages superbes. Au retour, une douche bien chaude, puis une soupe bien chaude (oui elle aussi), tout cela fait une journée loin des bruits du monde et, pourtant, si facile à vivre.

Il faudra recommencer aussi vite que possible, que ce soit en groupe ou tout seul.

mardi 3 janvier 2012

Nouvelle année


Aujourd'hui, mardi 3 janvier, cela fait sept mois que je vais sur mon chemin. Je devrais dire sur mon nouveau chemin car, depuis cette date, beaucoup de chose ont changé par rapport à ce que je faisais avant.

Je peux même écrire que cela a changé du tout au tout. Après mon départ à la retraite et jusqu'au 3 juin dernier, ce fut une route pas très droite, au sens propre comme au sens figuré. A chaque tournant, il y avait du brouillard, ou bien, c'était un tunnel dont je ne voyais ni la sortie ni la moindre lumière qui pouvait donner l'espoir de s'en sortir.

Et pourtant, c'est bien ce qui s'est passé il y a sept mois. Alors aujourd'hui, à l'occasion de la nouvelle année qui commence, je souhaite marcher, jour après jour, sans trop regarder au loin. Je préfère vivre chaque instant comme si c'était le dernier, ou plutôt, en étant en pleine conscience de ce moment sans me polariser sur l'instant suivant.

En regardant les choses ainsi, sans se compliquer la vie, tout devrait bien se passer, aujourd'hui comme demain. D'ailleurs, pour hier c'est-à-dire pour les moments de fêtes, ce fut pareil, puisque tout s'est bien déroulé, sans tentations, sans anicroches ni mauvaises paroles. Il y eut beaucoup de joie et de plaisir à se retrouver ensemble. En plus, la génération suivante va donner la vie.

Alors, que demander de plus ?