mercredi 18 janvier 2012

Analyse



Jusqu'au mois d'août dernier, le monde de la psychologie était, pour moi, un monde inconnu et son vocabulaire une véritable langue étrangère, c'est-à-dire, que je n'avais jamais essayé de comprendre ou même d'apprendre. Bien sur, comme tout le monde, ou presque, j'avais lu quelques articles sur le sujet mais cela restait dans le domaine des généralités.

Quelle n'a pas été ma surprise quand, lors de la cure de désaccoutumance, les soignants nous ont dit qu'à la sortie, il était vivement conseillé de faire un suivi thérapeutique, et surtout, de ne pas croire que la cure finie, tout irait bien et que la vie serait un long fleuve tranquille. Au début, peut-être fanfaron comme beaucoup d'homme, j'ai cru en effet que tout irait bien tout seul. Mais une discussion avec mon médecin généraliste, qui me connaît très bien (cela fait 14 ans que je le consulte), me fit comprendre rapidement que je prenais le mauvais chemin.

Après avoir relu les notes que j'avais écrites durant la cure et revu la psychothérapeute qui avait suivi notre groupe pendant les cinq semaines de cure, je mis en place, entre autre, les consultations avec une psychiatre (2 fois par semaine) et les rendez-vous, une fois tous les vendredi, avec un groupe de parole.

Aujourd'hui, je me dis que j'ai bien eu raison. Le fait de parler et de formaliser ce qui passe dans la tête (idée, pensée, émotion, rêve, envie, souvenir - et à 62 ans, j'en ai beaucoup, avec certains qui sont clairs dans mon esprit, mais d'autres sont bien enfouis) est une démarche qui soulage.
D'abord, le groupe de parole permet de partager une expérience commune et de dire ce qui nous arrive dans les jours qui passent. On se sent moins seul. Néanmoins, au bout de 6 mois, je commence a en avoir assez, car le grand sujet de conversation est la dépendance à l'alcool (certains disent qu'ils ont rechuté un jour ou deux) alors que, pour moi, le principal sujet est : pourquoi suis-je devenu  dépendant de l'alcool ?

Et là, l'analyse que j'ai entreprise avec la psy s'avère beaucoup plus positive. D'abord, je constate que j'attends toujours avec impatience ce rendez-vous. Ce n'est pas parce que c'est une jolie femme (je ne la voie pas quand je suis allongé sur le divan et qu'elle est assise sur une chaise derrière moi) mais, tout simplement, parce que j'ai envie de parler et d'approfondir les sujets qui me tiennent à coeur (mais dont je ne parlerai pas ici).

Ensuite, je me rends compte que des blessures anciennes, que j'avais enfouies profondément tout au fond de ma mémoire et dont je n'avais pas parlé à qui que ce soit mais qui parfois, lors d'un coup de blues me font ruminer, peuvent être guéries aujourd'hui, ou en tous cas, être cicatrisées et mieux acceptées. Du coup, je crois que le mal-être et la déprime qui avait suivi devraient devenir un mauvais moment de ma vie mais, que désormais, je pouvais marcher libre et heureux sur mon chemin (décidément, j'ai bien choisi cette expression - et pourtant, si je me souviens bien, ce fut par pur hasard et sans remue-méninges particulier).

Par contre, je suis bien conscient qu'il faudra du temps car ce genre de démarche sur soi-même ne se termine pas sur un claquement de doigt. Comme je crois que quelqu'un a dit : il faut laisser le temps au temps, alors ...

PS: si j'ai mis l'image d'un point d'interrogations au début de mon billet, c'est qu'en effet, il me reste beaucoup de point d'interrogation. D'un autre côté, comme désormais, je vis dans le présent, dans l'ici et maintenant, je n'ai plus de soucis qui me perturbe ou alors je les accueille gentiment et ils s'en vont ailleurs.

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