dimanche 25 novembre 2012

Changement



Ces derniers jours, j'ai lu un message, sur un blog-amie, qui m'a inspiré beaucoup de pensées contradictoires mais le point principal qui ressort, pour moi, est le suivant :
  • depuis que je suis abstinent, j'ai changé.
D'abord, physiquement, j'ai retrouvé une meilleure santé avec une meilleure mine, ceci d'autant plus que, pour corser les choses, j'ai arrêté, en même temps, de fumer mes 2 paquets de Gauloises sans filtre, par jour. D'ailleurs, aujourd'hui, je me dis que je ne devais pas être très bien dans ma tête quand j'ai pris une telle décision.

Mais, c'est surtout psychologiquement, que les changements sont les plus importants. Que ce soit dans ma propre personnalité ou dans mon comportement avec les autres, de toute évidence, je ne suis plus le même qu'il y a 18 mois.

Du coup, je me rends compte que pour ma compagne, il y a quelque chose de déconcertant et, peut-être même d'incompréhensible, à vivre avec quelqu'un qui a totalement changé, car en plus, je reconnais que je ne fais pas beaucoup d'effort pour dialoguer sur le sujet. Pour moi, je vis ma vie comme je l'entends et comme je le sens.

Finalement, je me retrouve très bien dans le titre de mon blog «Sur mon chemin...».

samedi 20 octobre 2012

Tristesse et larmes

A l'occasion du baptême d'un petit neveu, j'ai passé une semaine chez ma soeur en région parisienne. Ce fut un moment de bonheur avec des instants de joie et de complicité que j'ai appréciés pleinement et en pleine conscience.

Je suis rentré hier, vendredi, et le temps de faire des courses, de vider ma valise et de lancer une lessive, une dispute a éclaté, pour ce que j'appellerais des broutilles. Pourtant, alors que je savais très bien que mon beau-frère et sa nouvelle compagne venaient déjeuner le samedi midi, je déclarais que j'en avais assez et que je passerais la journée ailleurs. Ce que j'ai fait.

Mais ce matin, dans la voiture, alors que je repensais à ce qui se passait, des larmes me sont sorties des yeux naturellement. Je me suis arrêté et j'ai attendu un moment, que tout cela se tasse. J'ai pensé à ma mère, quand tout petit, j'allais dans ses bras parce que j'avais un gros chagrin. Mais voilà, ma mère n'est plus là et je ne peux pas aller me réfugier dans son giron. Cela d'autant plus qu'elle m'a appris à faire face, à ne pas me laisser décourager et aussi, à ne pas pleurnicher sur moi-même.

Il n'empêche ... pas facile parfois, surtout quand il n'y a pas d'épaule pour s'épancher.

Le plus dur, cela a été au restaurant. J'ai failli prendre un apéritif et une bouteille pour me consoler. Et puis non ... trop facile. Le temps que je mange mon repas, et ces "mauvaises pensées" me sont sorties de la tête. Tout cela, 15 mois après mon début d'abstinence.

Ce soir, je suis content de moi, tout en sachant que les jours qui viennent ne vont pas être faciles à vivre.

jeudi 4 octobre 2012

Randonnée


Aujourd'hui, magnifique randonnée, avec ciel bleu et soleil, montée tranquille, pendant 2h30, sur une pente plutôt douce et arrivée sur Le Moucherotte à 1901 m, au dessus de Lans-en-Vercors., avec vue imprenable sur Grenoble qui, pour une fois, n'était pas cachée par un brouillard (de pollution).

J'ai éprouvé un réel plaisir à marcher, à mon pas, parfois seul, parfois accompagné. Je ne sais pas pourquoi, mais il arrive, quelque fois, que je me sente bien dans mes chaussures comme dans ma tête. Qui plus est, sur le moment, j'en ai conscience et, après, j'ai envie de le partager.

Ce que j'ai d'ailleurs fait aussitôt rentré, car comme c'était ma fête, j'avais plusieurs message en attente sur mon mobile.

Illustration: vue de Grenoble

dimanche 30 septembre 2012

Hier !!!

Hier, c'était samedi, et, en tant qu'ancien curiste, j'étais invité au Centre Hospitalier, où, en juin 2011, j'avais suivi, pendant 5 semaines, une "cure de désaccoutumance et de réflexion". Quand j'avais reçu l'invitation, je me suis demandé ce que je pouvais bien aller y faire. Et puis, je me suis dit que retrouver ceux avec qui j'avais vécu quelque chose de particulier, pouvait être intéressant.

Finalement, ce fut en effet agréable de se retrouver. Mais sur les 5, nous étions seulement 3 (moi y compris). Nous avons déjeuner à une table en commun, tout en parlant du passé mais aussi du présent et du futur. Si pour moi, tout va bien, pour les deux autres, ce n'est pas pareil.

Pour la femme (43 ans, divorcée avec 2 enfant de 14 et 18 ans), c'est dur à vivre avec quelques rechutes qui ne durent jamais longtemps mais qui la rende fragile.

Pour le jeune homme de 33 ans, c'est, à mon avis, beaucoup plus compliqué car il est toujours en arrêt de longue maladie et, de plus, il a peur de sortir de chez lui.

Pour les autres personnes - il y en avait une trentaine - je ne les connaissait pas, mais j'avais l'impression que tout le monde était content de se retrouver. Je crois que chacun se rendait compte qu'il avait eu un problème, qu'il s'en était sorti mais qu'il fallait faire attention. Fort à propos, le responsable de l'unité d'addictologie nous a rappelé que près de 75% des personnes qui suivent une cure, rechute au bout d'un certain laps de temps.

Ma foi, il faut en avoir conscience, et aller son chemin tranquillement, jour après jour.

vendredi 31 août 2012

Bonheur du jour

Hier et aujourd'hui, ce fut la bonne pioche.

Hier, c'était à Quimper, aux Archives Départementales du Finistère. Là, au bout de 3 heures, je tombais enfin sur l'acte de naissance que je cherchais : celui de ma grand-mère paternelle. Je connaissais l'année de naissance (trouvée sur sa pierre tombale), mais pas le mois ni le jour et, pour le lieu de naissance, j'avais l'hypothèse de 3 villages. Évidemment, c'est au troisième que je trouvais mon bonheur, avec, cerise sur le gâteau, en mentions marginales, les date/lieu de mariage et de décès.

Aujourd'hui, ce fut plus simple. A la mairie de S..., je venais chercher les actes de naissance de mes oncles et tantes, tous décédés. Mon père avait 5 frères et 2 soeurs. En 3 registres, j'ai trouvé mon bonheur car, heureusement, S... est un petit village, et il n'y a pas beaucoup de naissance par an. Mais, comme pour ma grand-mère, j'avais, en cadeau, les  date/lieu de mariage et de décès de chaque personne.

Ainsi donc, en Bretagne, sous le soleil et du ciel bleu, j'ai eu mes bonheurs du jour.

mercredi 22 août 2012

Vacances

Une nouvelle fois, cette année, je repars en vacances ... Mais, en fait, dans ma situation, j'ai l'impression d'être tout le temps en vacances. C'est vrai que, désormais, je suis libre de mon temps, libre de mes activités et en ayant pas de compte à rendre à personne.

Cela change beaucoup de la situation, où avant, étant salarié, j'avais des contraintes d'horaire ainsi que des obligations de résultats, ainsi que parfois des difficultés pour manager une équipe.

Aujourd'hui, tout cela me semble bien loin, et même, je crois que, peu à peu, je parviens à oublier des événements qui m'ont été agréables ... ou non. Et c'est bien ainsi. J'ai envie de vivre dans l'ici et maintenant.

Alors, après-demain, vendredi, ma compagne et moi, nous partons en Bretagne. D'abord, cela va nous changer des 38 degrés que nous avons subis ces derniers jours. En plus, je vais pouvoir lui faire visiter des endroits que j'ai bien connus étant plus jeune et dont j'ai souvent révé.

samedi 11 août 2012

Anniversaire


Jeudi dernier, c'était mon anniversaire. Pas d'apéritif, mais un réveil à 5h du matin pour départ en voiture à 6h. Randonnée spéciale vacances avec le Club des Sages. Nous étions 15, avec notre ancien de 86 ans et, moi, le plus jeune, à exactement 63 ans. Début de la marche à pieds à 8h à 920m d'altitude pour une destination située à 1.926m. Marche un peu rude, pour moi, car mes poumons et mon coeur n'ont jamais aimé quand ça montait. Heureusement, à cette altitude, il ne fait pas trop chaud.

D'ailleurs, arrivés au but, avec le vent, nous avions presque froid, et nous avons mis une petite laine. Mais quel plaisir d'être arrivé sans trop d'encombre et de pouvoir regarder, tranquillement, le paysage qui s'offrait à notre vue. Sur notre gauche, un peu caché par une sorte de brume de chaleur, nous pouvions entrevoir le Mont-Blanc.

Pour déjeuner, nous sommes redescendus un peu pour nous mettre à l'abri du vent. Pendant le repas, 4 bouteilles (de vin) sont sorties des sacs à dos, mais là, pas de problème pour moi : maintenant, et depuis un an, ils me connaissent et savent très bien que je ne bois pas d'alcool. Ils n'insistent donc pas.

Pour une journée d'anniversaire, ce fut une bonne et belle journée passée en très agréable compagnie. Le soir, quand j'y pensais, j'étais content et heureux.

vendredi 20 juillet 2012

Rando en alpage



Aujourd'hui, malgré des prévisions météo pas folichonnes, le Club des Sages est sorti en randonnée. Bien lui a pris, car ce fut une bonne et belle journée. Pas de pluie, mais du soleil sur fond de ciel bleu.

Départ à 6h, car nous avions 120km pour parvenir à notre point de départ. A cette heure là, nous évitions les encombrements autour de Grenoble, et puis surtout, nous pouvions marcher à la fraîche. Ce qui s'est avéré une bonne idée car le soleil était au rendez-vous. Comme nous avions un dénivelé de presque 900m pour arriver à notre destination, l'alpage de Combe Madame, dans le massif de Belledonne, une telle marche était préférable à faire sans trop de chaleur.

Ce fut environ 2h de marche, avec quelques arrêts, pour boire de l'eau, car en montagne, ça monte et ça donne soif. Pas de bruit de voiture ou de machine : le calme et a tranquillité. A destination, un gîte et un troupeau de moutons, monté fin juin, et qui redescendra fin août. Une bergère et un aide-berger, 2 chiens de berger, un responsable de gîte et, bien peu de monde de passage, car, le seul accès se fait à pieds.

En résumé, une agréable journée en pleine nature, bien remplie, sans soucis, dans la joie et la bonne humeur : zen.

Illustration: gîte en Alpage de Combe Madame

dimanche 15 juillet 2012

Contre-exemple


N° 1 dans Les plus partagés sur le site internet du journal "Le Monde", dimanche 15 juillet 2012, à 20h50,--->  ici.

Peut-être que certains vont rire ...

mardi 3 juillet 2012

et de 13 ...


Malgré quelques cailloux qui m’ont fait trébucher, mais pas chuter, cela fait 13 mois, aujourd'hui, que je suis abstinent. Et dans ma tête, tout va bien.
 
Je ne crains pas les jours où je suis seul - j’ai pu le constater, pendant mon voyage de 10 jours en Bretagne, restaurant compris.

Je n’ai pas peur des moments festifs, où les autres ont un verre d’alcool à la main, et moi, un verre d’eau et ou tout le monde plaisante et rigole.
 
Je ne suis pas gêné par les instants de farniente, à la terrasse d’un café : au lieu de demander un demi, je bois un jus de fruit ou un Schweppes – oui, c’est ma gourmandise.
 
Si une envie de boire ou de fumer me passe par la tête, maintenant, je sais quoi faire. Soit, par téléphone, j’appelle au secours – en fait, dans ces moments là, j’éprouve un besoin irrépressible de parler, pour évacuer les mauvaises pensées. Soit, je me pose, dans le calme, je médite en pleine conscience, dans l’ici et maintenant.
 
Voila … alors, désormais, tous les 3 du mois, je ne fêterais plus mon abstiversaire. J’attendrais le 3 juin 2013 pour fêter les 2 ans d’abstinence. D’ici là, quant l’envie me prendra, je viendrais écrire quelques mots sur mon blog car je dois avouer avoir pris du plaisir à y laisser la trace de ce qui me passe par la tête ou de mes ressentis.

vendredi 29 juin 2012

Surprise !!!


Ce matin, quand je me réveille, j’ai mal à la tête et la bouche pâteuse. Dès que je me lève, non sans difficulté, j’ai la tête qui tourne, je tangue, j’ai les jambes flageolantes et j’ai du mal à mettre un pied devant l’autre. Manquant tomber, je mets un genou à terre et j’attends que ça se passe. Je descends au salon et je m’affale dans le canapé. Je reste allongé à peu près 15 mn et tout redevient calme.

Je me suis souvenu alors, qu’il y a un an, quand j’étais en cure, que devant moi, un des membres du groupe était tombé par terre. Je lui avais demandé s’il allait bien et il m’avait répondu : j’ai l’impression d’être soul.

Dans la journée, nous avons appris qu’il avait subi une « cuite sèche », c’est-à-dire, que sans avoir bu une seule goutte d’alcool, il avait ressenti tous les symptômes d’une vraie cuite.

Et voila t’y pas que cela m’arrive. Après avoir pris un solide petit-déjeuner – dans ces occasions, faut pas se laisser aller – j’ai téléphoné au Centre Hospitalier, où là, un docteur m’a dit que cela pouvait en effet arriver, soit après le début de l’abstinence, soit beaucoup plus tard (une année ou plus). Par ailleurs, cela peut survenir plusieurs fois.

Pour l’instant, les spécialistes n’ont pas d’explications rationnelles sur cet événement. Alors, ils disent que c’est le corps, avec la mémoire, qui déclenche ces phénomènes à l’occasion d’un rêve, d’un mot, d’une lecture, d’une situation ou d’autres choses.

J’espère que cela ne se reproduira pas car, si c’est une surprise, ce n’en n’est pas une bonne.

samedi 23 juin 2012

ou pas blog ?

Dans mon dernier article, je disais que 2 semaines sans écrire dans ce blog ne m'avait pas dérangé outre mesure. Néanmoins, sur la fin, j'indiquais que j'allais continué d'écrire car, d'une part, j'en ressentais le besoin, et d'autre part, cela n'était jamais une corvée mais, au contraire, un plaisir.

A chaque fois, les mots sortent sans effort et sans que je sois, à chaque instant, à la recherche de ce que je vais dire. Je n'ai que rarement besoin de réfléchir, à partir du moment où j'ai trouvé un sujet. Et, la plus part du temps, c'est le titre du billet qui déclenche la sortie du texte lui-même, comme si, dans ma tête, avec le titre, j'avais ouvert un tiroir où se trouvait le texte.

D'ailleurs, cela me fait penser que, étant jeune, j'avais imaginé que mon cerveau, et plus particulièrement ma mémoire, était comme une armoire, avec plein de tiroir. Ainsi à chaque question qui se posait, il suffisait de trouver le bon tiroir et la réponse était toute prête.

Je me rends compte que pour mes séances de psy, je procède de la même manière. Je m'allonge sur le divan, je cherche un sujet dans ma tête - l'étiquette du tiroir - et je sors le contenu de ce dernier, sans effort ni difficulté. Néanmoins parfois, je me fais des surprises, car je dis des choses que je croyais avoir oublié, ou alors, la conversation, avec moi-même, m'emmène sur des chemins inconnus ou des impasses.

Pour ce qui est de ce blog, je vais continuer à y écrire mais en me donnant quelques règles de comportement car il ne s'agit pas d'un "journal intime" ni d'un carnet de voyage. Ces règles, je vais y réfléchir, puis je les écrirais dans un billet que je ne publierais pas. Je le garderais sur mon ordinateur et de temps en temps, je le relirais afin de me le remettre en mémoire.

samedi 16 juin 2012

Blog

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Depuis plus de deux semaines, je n'ai pas publié de billet sur mon blog, et cela ne m'a pas manqué car j’ai été très occupé. Je m’aperçois, d'ailleurs, que mon emploi du temps, sans être surbooké comme lorsque je travaillais, est bien rempli. Comme je suis libre de mon temps, je remplis les cases vides de mon agenda au gré de mes envies.
 
Ces derniers temps, il y a eu deux semaines passées en Finistère, où à partir d’un point fixe, j’ai vagabondé sur plusieurs destinations. J’ai rencontré une tante paternelle que je n’avais pas vue depuis plus de 30 ans. Elle a 90 ans, bon pieds bon œil, et toute sa tête avec plein de souvenirs de son enfance. Pour moi qui suis en train d’élaborer l’arbre généalogique de notre famille, ce fut un plaisir de l’écouter ; qui plus est, je crois que cela lui a fait énormément de bonheur de parler de la famille. Cerise sur le gâteau, elle m’a parlé de mon père, sous un angle qui m’était totalement inconnu – cela m’a surpris.

En rentrant de Bretagne, mon frère m’apprenait qu’il était grand-père : ainsi donc, en quelques jours, j’avais la vision de 4 générations d’écart entre ma tante paternelle et mon petit neveu.
   
Cette semaine, je suis parti 4 jours, accompagnée de ma femme, avec le groupe de randonnée. Nous étions 34 personnes et nous sommes allés dans le Beaujolais. Chaque jour, nous avons fait une randonnée. Sur les 4 randonnées, nous n’avons eu que 30 min de pluie. Le reste du temps, ce fut du beau temps, surtout les 2 derniers jours, avec jeudi, la montée de la roche de Solutré puis celle de Vergisson : presque 3 heures de marche avec un soleil magnifique.
 
Aujourd’hui, je me pose une question : est-ce que je vais continuer à écrire sur ce blog ?  Au départ, il y a presque 10 mois, en plus de l’analyse que je fais avec une psychanalyste (2 fois pas semaine), il y avait la participation à un groupe de parole (une fois toutes les semaines, mais que j’ai j’arrêté en février dernier), j’avais décidé, tout seul dans mon coin, de créer un blog et d’y écrire régulièrement.
 
Mon idée de base était qu’il me fallait dire, exprimer et formaliser tout ce qui me passait par la tête afin d’évacuer le trop plein de pensées. Pour moi, cela venait en complément de ce que je disais lors des rencontres avec la psy. A aujourd’hui, ces rencontres me sont nécessaires car j’ai beaucoup de choses à dire, tant sur mon passé que sur le présent et, même, si parfois, j’arrive chez elle sans m’être préparé à parler sur tel ou tel sujet, cela vient tout seul. En fait, je pensais, qu’un ami (ou ma compagne) pourrait être un interlocuteur du genre « parle moi, j’ai des tas de choses à te dire », mais ce n’est pas le cas et je le regrette.

Alors, le mieux à faire, c’est de continuer à écrire, sans que cela devienne une corvée, ce qui d’ailleurs n’a jamais été le cas.

dimanche 3 juin 2012

Un an


Et voila …, aujourd’hui, le 3 juin, cela fait 12 mois, donc un an exactement, d'abstinence. Sans alcool ni cigarette. Bien sur, j’en suis fier et content, mais contrairement aux fois précédentes, j’ai un moindre ressenti, comme si je m’étais habitué à un état de fait qui irait de soi.
 
Pourtant, je sais que rien n’est acquis. Même s’il n’y a pas d’envie irrésistible d’un petit verre ou d’une cigarette qui me traverse la tête, je dois me méfier. D’ailleurs, ce que j’ai vécu pendant mon séjour en Bretagne ou même depuis mon retour, doit me faire rester sur mes gardes, ou en tous cas, me protéger au maximum.

Aller dans une crêperie et ne pas prendre du cidre n’est pas une évidence pour moi, un Breton habitué à une sorte d’automatisme inconscient : une crêpe = une gorgée de cidre.  J’ai détourné le problème en revenant à ce que je faisais enfant : une crêpe = un gorgée de lait frais.
 
M’asseoir à une terrasse de café, pour boire un café sans penser à prendre une cigarette n’est pas non plus une évidence, quand cela l’a été pendant presque 40 années; quant ce n’était pas pour prendre un demi bien frais, et parfois, même un 2ème ou plus. Qui plus est, cette année, la Bretagne s’était faite belle pour moi, car j’ai eu du soleil et du ciel bleu, hormis une demi-journée de crachin breton.

Participer à un apéritif à l’occasion d’un anniversaire – 70 ans pour deux hommes de notre groupe de randonnée -  et être le seul à boire de l’eau, n’est pas la meilleure façon de partager un bon moment.

Le médecin addictologue que j’ai rencontré, avant mon départ en Bretagne, m’a dit qu’être abstinent pendant un an, c’était bien, mais qu’il valait mieux prévoir plutôt 18 mois pour voir le bout du tunnel ; ma foi, pourquoi pas. Surtout qu’avec mes projets en cours (arbre généalogique et recherche d’une maison en Morbihan), j’ai de quoi aller tranquillement sur mon chemin.

jeudi 10 mai 2012

Vacances



Aujourd’hui, journée affairée. Car, demain, je prends la voiture, et de chez moi, en Isère, je pars vers là où je suis né, en Finistère. J’ai réservé un appartement pas loin de la Pointe du Raz. Même si cela fait quelques années que je ne suis pas allé par là-bas, ce ne sera pas pour moi une découverte, mais, tout simplement un retour aux sources.


Ce matin, je dois préparer ma valise car, cet après-midi, c’est journée randonnée. Le soleil est prévu à 25 degrés, la randonnée de 11 km avec un petit dénivelé de 310 mètres. De quoi passer une bonne après-midi.


Pour mon voyage en Bretagne, j’ai trois objectifs : faire du tourisme, chercher des actes officiels (naissance, mariage, décès) de mes ascendants, et chercher une maison. J’ai deux semaines pour tout cela, mais j’ai le temps. Et puis, je compte bien y retourner en juillet-août.


En fait, je suis content et même joyeux de partir ; d’abord, cela me permet de quitter, pour un temps, un lieu qui me rappelle quelques mauvais souvenirs – bien qu’ils s’estompent peu à peu – et puis ensuite, cela me donne un élan pour deux projets qui me tiennent à cœur : élaborer mon arbre généalogique et trouver une maison qui me convienne, en bord de mer et pas loin de là où je suis né. Je vois ça comme un retour au bercail.


Illustration : baie des Trépassés.

jeudi 3 mai 2012

et de 11 !!



Eh oui, et de 11 aujourd'hui. Onze mois d'abstinence ... non sans mal, il est vrai, étant donné l’alerte qui s’est produite hier. Pendant un moment (pas trop longtemps, heureusement), j’ai eu peur de la rechute. Mais j’ai pris mon temps; j’ai appelé à l’aide (au secours) au téléphone, et, surtout, je crois : j’ai parlé, j’ai exprimé mon ressenti et j’ai essayé, sincèrement et honnêtement, de formaliser ce qui se passait dans ma tête.

Quand j’y pense, c’est fou comme c’est encombré là-haut (dans la tête). Du coup, demain, pour mon rendez-vous bihebdomadaire avec la psy, le sujet est tout trouvé. Et pour l’autre rendez-vous, celui avec le médecin psychiatre addictologue, je l’attends vraiment avec beaucoup d’impatience car j’ai de nombreuses questions à lui poser.
 
Il n’empêche, au-delà de cet événement, je suis content et fier d’être arrivé là. Sans faire du nombrilisme, je suis heureux d’aller, ici et maintenant, sur mon chemin.

mercredi 2 mai 2012

Alerte

Ce matin, en me levant, je me disais "Ah chouette, aujourd'hui, nous sommes le 2, donc demain, c'est le 3" ... et, tous les 3 de chaque mois, c'est un mois de plus d'abstinence. Et je suis fier de l'annoncer -même que peut-être, ou sûrement - je suis surtout fier de moi. Et là, ça ferait 11 mois à zéro cigarette et zéro goutte alcool. Donc, presqu’un an. Ce qui est une borne plutôt symbolique dans l’absolu, mais oh combien importante dans mon esprit.

Et puis, ce matin, je ne sais pas trop ce qui s’est passé - ou bien, je n’ai pas envie de le dire - mais, il y a eu tempête dans un verre d’eau dans ma tête. Sentant le vent mauvais venir, j’ai aussitôt appelé à l’aide, au téléphone : ma sœur, ma belle-sœur (qui est au courant de mon problème), et puis, au final, le service d’addictologie où j’ai suivi une cure au mois de juin dernier. Il m’aura fallu presque 2 heures pour réussir, en parlant beaucoup mais je crois que ça été le plus important, à m’apaiser l’esprit et à me remettre les pieds sur terre

Un déjeuner, dans le calme et le silence, et une méditation après, j’étais prêt pour passer une bonne après-midi – bibliothèque, ballade avec une amie (et là aussi, j’ai beaucoup parlé, sans honte et sans me sentir coupable) et, piscine en fin d’après-midi. Comme il a fait beau, ce fut effectivement un moment agréable. En plus, j’avais le sentiment de franchir une nouvelle étape, en sachant bien, que ce n’était peut-être pas la dernière fois que j’aurai à subir une telle alerte.

Maintenant, j’ai rendez-vous, vendredi après-midi, avec le médecin psychiatre, spécialiste en addictologie, qui m’a suivi pendant ma cure, et j’ai quand même plusieurs questions à lui poser.

Comment, après 11 mois d’abstinence complète - oui, c’est vrai – j’ai soudain un flash qui me prend par surprise et risque de me faire chuter ? Quelle en est la cause – mentale ou physique ?

Comment ai-je réussi à maîtriser cette envie, alors qu’il m’était si facile de prendre la voiture et d’aller acheter des bouteilles et des cigarettes ?

Comme, en plus, le vendredi matin, j’ai ma consultation avec la psy, je crois que ce sera une journée bien remplie, avec beaucoup de paroles – mais, en fin de compte, je me demande si ce n’est pas le meilleur des médicaments, pour moi aujourd'hui, étant donné le chemin déjà parcouru.

Des mots pour soigner les maux – je ne sais pas qui l’a dit - mais je trouve qu’il avait en grande partie raison.

dimanche 29 avril 2012

A propos des Anciens



Mon billet d’avant-hier soir, sur le repas des anciens, m’a rappelé une légende que j’avais lu dans un livre de Anselme Grün, « L’art de bien vieillir ».

"On raconte que jadis, dans un village reculé, les habitants avaient coutume de sacrifier, puis de dévorer les vieillards. Lorsque le dernier d'entre eux disparut, il emporta avec lui l'héritage d'un savoir ancestral. Un jour, les villageois voulurent construire un grand édifice pour y réunir leur conseil; mais lorsqu'ils regardèrent les troncs d'arbres qui avaient été abattus à cet effet, aucun d'eux ne fut à même de distinguer le haut du bas.

Or, si l’on disposait les troncs à l’envers, il allait s’ensuivre toute une série de malheurs. Un jeune homme affirma qu’il pouvait trouver une solution à condition que les habitants lui promissent de ne plus sacrifier les anciens ; ce qu’ils promirent.

Il fit alors venir son grand-père, qu’il avait tenu caché, et le vieil homme apprit à la communauté à distinguer la partie supérieure de la partie inférieure ».

Et l’auteur de poursuivre par cette réflexion :

« Aujourd’hui, cette légende est plus actuelle que jamais. Car nous aussi, nous courons le danger de « dévorer » et de sacrifier nos anciens. La stigmatisation diffuse du vieillissement de la population se teinte souvent d’agressivité. Nous isolons les gens âgés, les excluant dans le même temps, de la communauté des plus jeunes. Combien de déclarations écrites ou orales au sein du débat public ne s’indignent-elles pas du nombre croissant de personnes âgées dans notre société et du fardeau qu’elles représentent pour la jeune génération ! »

Comme ce texte me plaisait beaucoup, je suis allé voir « Anselme Grün » dans Wikipédia, et j’ai découvert qu’il est né en 1945 – donc, il a 4 ans de plus que moi – et que, par ailleurs, il est moine à l'abbaye bénédictine d’une ville de Bavière, en Allemagne, depuis l’âge de 19 ans. Toujours d’après Wikipédia, « c’est un auteur chrétien de renommée internationale. Son succès a pu être attribué au fait que ses ouvrages « diffusent une douce sagesse chrétienne sans évoquer la dureté des dogmes de la foi ».

Peut-être ceci explique-t-il cela.

Photo: en provenance de Google

samedi 28 avril 2012

Les anciens...


Hier, vendredi midi, c'était le repas des Anciens. Et j'y suis allé car je croyais que c’était le repas de printemps du Club de randonnée. Lorsque nous nous sommes retrouvés au lieu de rendez-vous, pour faire du covoiturage, j’ai constaté qu’il y avait beaucoup de personnes, plutôt âgées, que je n’avais jamais vu participer aux randonnées, mais bon, comme cela ne me dérangeait pas.


Et bien, avec mes 62 ans, je me suis retrouvé le petit jeunot du groupe, sur environ 35 personnes. Et les 2 plus âgés (curieusement, c’était des hommes), avaient 85 et 86 ans. Et ma foi, pour ce qui est du coup de fourchette, je n’avais rien à leur apprendre. Pour la boisson, là par contre, je les ai surpris quand, au moment de l’apéritif, j’ai dit « non, pas d’alcool pour moi ». Il a fallu que j’explique, que pour des raisons de santé, je ne devais pas boire d’alcool. Ils l’ont très bien compris et n’ont pas insisté. Il n’empêche, de tout le groupe, j’étais le seul à ne pas prendre d’alcool.


En tout cas, le cadre était agréable, le restaurant au bord du lac de Charavines/Paladru, il y avait du soleil avec 25 degrés à l’ombre, un bon repas dans une bonne ambiance. C’est simple, nous sommes entrés au restaurant à 13h et en sommes sortis à 16h30.


Oufff … Le soir, ce fut un bol de soupe et un yaourt pour compenser. Et une tisane pour bien dormir.

jeudi 26 avril 2012

Randonnée

Aujourd'hui, comme tous les 2 jeudis, c'était randonnée. Dans la voiture, le thermomètre marquait 20 degrés et, effectivement, nous avons eu bien chaud toute la ballade. En plus, comme on s'est trompé de chemin dans les bois, au lieu des 12 km prévus, nous avons du en faire entre 13 et 15. Autant dire que nous étions contents d'arriver au parking où se trouvaient nos voitures. Je crois que cela faisait longtemps que je n'avais pas eu aussi mal aux pieds.

Par contre, ce fut une randonnée très agréable, avec de très belles couleurs dans les champs. Du jaune pour le colza, du vert pour l'herbe ou certains arbres. Du blanc pour la neige que nous avons pu voir au loin sur les sommets. D'abord sur la Chartreuse et même le Mont Blanc qui se détachait à l'horizon.

En marchant et en regardant tout cela, je me disais qu'il y avait un contraste fort entre ces images calmes et sereines et tous les bruits et différentes péripéties de la campagne présidentielle que l'on peut écouter à la radio ou lire dans les journaux sur l'internet (je ne regarde jamais la télévision).

Parfois, j'ai l'impression que certains se trompent de chemin, mais au fond, qu'importe, c'est le leur. Et puis, "c'est comme ça" (je souris, car c'est ce que disait ma grand-même pour clore une discussion).

vendredi 13 avril 2012

Colère !!!




Hier soir, je ne sais pas trop bien pourquoi, à la lecture de 2 ou 3 billets de blog, commentaires compris, j'ai senti la colère monter en moi, car dans ces écrits, il y avait presque de la haine, en tous cas du mépris et des jugements à l'emporte-pièce. Et, cette nuit, comme je pouvais m'y attendre, j'ai eu un cauchemar qui m'a réveillé vers 3 h du matin. Je me suis rendormi rapidement, mais il n'empêche que le premier sujet qui m'est venu à l'esprit, ce matin, chez ma psy, c'est cette capacité que j'ai de me mettre facilement en colère.

Pourtant, je sais bien que la colère ne mène à rien et n'est pas constructive. Néanmoins, quand quelque chose ne va pas, c'est plus fort que moi, il faut que le dise ou que je l'exprime d'une manière ou d'une autre. D'ailleurs, on m'a déjà dit que mon visage en dit parfois plus que mes paroles.

Ce qui est bien, c'est que cette colère ne se traduit jamais par des actes de violence. Et puis, d'habitude, je maîtrise plutôt bien les suites d'une colère car je n'aime pas me montrer en spectacle. Qui plus est, c'est souvent envers moi-même que je suis en colère car je m'aperçois rapidement que je laisse mes émotions prendre trop facilement le pouvoir.

Depuis quelques mois, je sais comment réagir. M'asseoir, me concentrer sur ma respiration et faire une méditation en pleine conscience. Et, après la tempête, vient le calme.

jeudi 12 avril 2012

Il pleut !!!


Il pleut, oui, au propre comme au figuré. Ca tombe dru ce soir, tout comme c'est tombé sans discontinuer durant un peu plus d'une heure, cet après-midi, pendant notre randonnée habituelle. Mais avec des protections appropriées, nous avons fait une bonne promenade et, à l'arrivée, le soleil était revenu. Et puis, ce n'était que de l'eau.

Ce soir, comme j'étais fatigué après cette marche de presque 3 heures, je n'avais pas envie de faire grand chose. Alors, j'ai papillonné dans différents blogs et j'ai passé un peu plus d'une heure à lire des billets avec leurs commentaires. Et là, j'ai été plutôt désagréablement surpris par quelques billets ou commentaires - pas beaucoup - mais trop à mon avis. Ce n'était pas de l'eau de rose qui tombait mais, de la haine, du mépris et des jugements à l'emporte pièce. A un tel point que je préfère ne pas en dire plus, tout en me promettant, dans l'avenir, de veiller, d'une part, à me méfier, et d'autre part, à regarder où je mets les pieds.

Allons, demain est un autre jour.

mardi 3 avril 2012

Dix mois


Aujourd'hui, mardi 3 avril, cela fait dix mois que je suis abstinent et, finalement, peut-être qu'avec le temps qui passe et les souvenirs du passé qui s'estompent derrière moi, j'ai un ressenti moins important que les mois précédents.

Peut-être suis-je mieux dans mon corps et dans ma tête et, qu'en fin de compte, la dépendance n'est plus ma priorité dans mes actes et pensées. C'est vrai que, désormais, je me suis donné des occupations qui me plaisent et qui me permettent de rencontrer des hommes et des femmes bien agréables.

Et puis, il y a ce projet d'aller chercher - et de trouver... car je compte bien réussir - une maison dans le département près de celui où je suis né. Une sorte de retour au source. Comme en plus, j'ai un autre projet en-cours, celui de construire mon arbre généalogique tant pour la branche paternelle que la branche maternelle, tout ce conjugue pour que j'aille tranquillement mon chemin. Avec l'Internet, j'ai déjà rassemblé beaucoup d'informations sur mes ascendants. Étant donné que jusqu'à la génération de mes parents, ils sont restés dans le même département, il me faut, tout simplement, aller dans les archives départementales et diocésaines pour trouver les actes de naissance/mariage et décès.

C'est donc avec un esprit libre et tranquille que je vais organiser mon voyage et mes recherches. Car c'est vrai, comme je suis à la retraite, je suis libre, non seulement de mon temps, mais aussi de ce que je fais, ici et maintenant.

jeudi 15 mars 2012

Clairette ou cidre



Aujourd'hui, randonnée en moyenne montagne. Soleil, ciel bleu et plus de 20° ont fait sortir les gens et nous sommes plus nombreux que les semaines précédentes. Lors de la marche, hormis lorsque nous sommes sur une montée, ça discute de tout et de rien et, il y en a même qui marche en silence perdus dans leur pensée. Certains refont le monde, d'autres parlent de leur passé et puis, d'autres encore, surtout des femmes, parlent de leurs petits-enfants.
 
 
A la fin de la marche, et avant de rentrer chez soi, des bouteilles et des petits gâteaux sortent du coffre d'une voiture, tout cela pour fêter les 70 ans de l'un d'entre nous. Quand l'une des personnes qui sert passe devant moi et me demande "clairette ou cidre ?", je réponds "pour moi, ce sera de l'eau".   -  "Ah oui, c'est vrai, tu ne bois pas".
 
 
Et voila, c'est tout simple. Aujourd’hui, je n’ai même pas de tentation dans la tête. Je sais, ou plutôt, je crois savoir qu’il ne vaut mieux pas commencer, même un verre, car, c'est vrai, cela pourrait être le seul, mais aussi le premier … d’une longue suite. Finalement, j'ai quand même bu mon verre d'eau fraîche et comme j'étais en transpiration, en ayant pris, comme tous les autres, de belles couleurs sur le visage, ce verre d'eau fut un plaisir.

dimanche 11 mars 2012

Bienveillance et tendresse


Ce qui est merveilleux, quand on élargit d'instant en instant sa conscience face à une difficulté immédiate ou à une blessure ancienne, c'est que cela ouvre de nouvelles possibilités pour notre corps et notre esprit.

C'est comme dire : "Abordons cela d'un oeil neuf. Laissons la difficulté être là - soyons avec elle maintenant, à chaque instant, comme si c'était un enfant malade pendant la nuit qu'il faut prendre dans ses bras et rassurer".

Dans la pratique de la pleine conscience, bienveillance et tendresse se combinent avec l'esprit d'aventure et de découverte : "Voyons ce qui est là, en cet instant - et en cet instant ... et en cet instant - qui ne contient peut-être pas de problèmes - au lieu d'y mêler les problèmes de la semaine suivante, de l'année suivante ou de toute notre vie, ce que nous faisons si facilement par réflexe.

Si notre esprit nous persuade que notre vie ne changera jamais ("Je suis comme çà, c'est tout"), ce qui a commencé par une tension, une douleur, une tristesse va engendrer une souffrance plus grande. Mais si nous ne sommes présent que dans cet instant et pour cet instant, avec ces pensées, ces émotions, ces sensations-là, et, à l'instant suivant, maintenant, la configuration de notre esprit a changé d'une manière ou d'une autre, et que là, maintenant, à l'instant suivant, elle a encore changé, alors les évènements ont une chance de se dérouler d'une manière complètement différente. Et pourtant c'est toujours maintenant, et c'est donc toujours abordable de la même façon  que dans le poème de Roumi (L'auberge ici).

Une acceptation radicale peut nous empêcher de nous ratatiner, de nous effacer progressivement devant les expériences douloureuses. Elle nous invite à expérimenter pleinement la richesse de la vie, même quand tout va apparemment au plus mal.

jeudi 8 mars 2012

Femmes

Les hommes ne savent jamais comment il faut aimer.
Rien ne les contente.

Tout ce qu’ils savent, c’est rêver, imaginer de nouveaux devoirs,
chercher de nouveaux pays et de nouvelles demeures.
Tandis que nous, (les femmes) nous savons qu’il faut se dépêcher d’aimer,
partager le même lit, se donner la main, craindre l’absence.
Quand on aime, on ne rêve à rien.

Albert Camus, in Le malentendu, p.178, Livre de Poche n°1491

Copier/coller d'un extrait d'un billet du jour d'une blogeuse : ici
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Rêver, imaginer, oui j'aime bien. Je crois que c'est propre à tout être humain.

Mais qu'est-ce que ce serait bien si j'aimais et si, aujourd'hui, dans ma vie, il y avait de la tendresse, de la bienveillance et de la complicité. Et comme cela n'existe pas, eh bien, j'en rêve.

lundi 5 mars 2012

Le champ radieux

J'ai vu le soleil surgir
et illuminer un petit champ
pendant un moment et puis je suis parti
et je l'ai oublié.
Mais c'était une perle
de grand prix ce petit champ,
il contenait un trésor. Je comprends aujourd'hui
que je devrais donner tout ce que j'ai
pour le posséder. La vie ce n'est pas se précipiter
vers un lointain futur, ni rêver
d'un passé imaginaire. C'est se tourner,
comme Moïse, vers le buisson ardent, vers
une lumière qui paraît aussi passagère que la jeunesse,
mais qui est l'éternité et qui t'attend.

R.S. THOMAS

samedi 3 mars 2012

Fausse joie

Hier, comme les jours précédents et ce matin même, je me faisais une joie et un bonheur d'aller ce midi au restaurant avec ma femme pour fêter 3 anniversaires ce même jour, le 3 mars. Tout d'abord, celui de notre mariage - 32a, cela fait une belle tranche de vie. Le 3/3, c'est aussi la date anniversaire de naissance de mon père et c’est quelque chose qui compte pour moi.

Et puis, le 3/3, c'est mon 9ème abstiversaire, c'est-à-dire 9 mois à 0 alcool et 0 cigarette. Dire que j'en suis fier est au-dessous de la vérité.

Hier vendredi, j'avais rendez-vous au CH avec les quatre autres personnes de la cure de juin 2011 avec notre médecin-psychiatre référent. C'est nous qui avions demandé cette rencontre la fois précédente, car nous avions considéré avoir vécu ensemble quelque chose de pas ordinaire pendant cinq semaines et nous ressentions le besoin de nous retrouver pour partager, tout comme nous l'avions fait pendant la cure et, 4 fois depuis la sortie de cure.

Eh bien, hier, nous n'étions plus que deux. Bien sur, cela ne veut pas dire que les 3 autres auraient rechuté - peut-être travaillent-ils ou bien n'ont-ils pas pu venir pour une raison qui leur est propre. De façon curieuse, nous n'en n'avons pas parlé entre nous. Mais moi, déjà, j'avais un peu marqué le coup dans ma tête.

Et puis, il y a eu le déjeuner. Dans un beau cadre, en plein air avec un soleil bien brillant (dans ma voiture, le thermomètre indiquait 18 degrés) et un ciel bleu magnifique. Pendant le repas, bien agréable, j'ai dit à ma femme que, pour le mois d'avril, j'avais prévu que nous partirions dans le département du M.... pour chercher une maison, pas trop loin d'une grande ville et à proximité de celle de mon frère... Pas de réaction de sa part. Comme si elle n'avait rien entendu. Le repas s'est terminé dans un quasi silence car je n'avais plus le cœur à ça.

J'ai mis mon mouchoir dessus et pour oublier, dès que nous sommes rentrés, je suis sorti faire une marche à bon pas dans la campagne, et puis, une méditation en pleine conscience d'une demi heure. Tranquillement, j'ai pu laisser passer les mauvaises pensées accompagnées de contrariétés qui me traversaient la tête.

Ce soir, après le dîner, tout va bien. J'ai écrit ce billet et, avant de me coucher, je vais faire une nouvelle méditation, en pleine conscience, pour diminuer mon irritation et éviter de ruminer. De toutes façons, je me connais assez bien pour savoir que je ferais ce que j'ai décidé - seul ou accompagné.

dimanche 26 février 2012

Abécédaire 2


N - comme nature. Depuis tout jeune, j'ai aimé aller me promener. En fait, c'est mon père qui me l'a fait aimer. A pied, parfois à vélo, c'est toujours pour moi un plaisir d'aller à la campagne ou en forêt. Il y a des couleurs, des oiseaux et normalement, si on choisit bien son chemin, plus de bruit ni de foule.

O - comme œil car je porte des lunettes et, en 2010 et 2011, j'ai été opéré de la cataracte pour l'oeil droit puis le gauche. Comme il faillait attendre que l'œil soit "mur" avant d'être opéré, j'ai pu voir - c'est le cas de le dire - combien la vision avait de l'importance. Et dire que mon grand-père a vécu les dernières années de sa vie en étant aveugle.

P - comme paix. Pour moi, personnellement, c'est un héritage de mai 68. J'avais presque 19a, j'habitais Paris, j'étais étudiant et, ce fut une époque… étrange dont même aujourd'hui, je ne suis pas capable de dire ce qu'elle m'a apporté.

Q - comme Quimper, la ville où je suis né, tout comme ma mère. Le 22 février est le jour de son anniversaire (j'y ai pensé, comme chaque année depuis qu'elle est décédée).

R - comme retraite. Effectivement, je suis à la retraite. Mais je voudrais en vivre une, pendant une semaine ou plus. Dans un monastère ou un autre lieu, à l'écart du bruit et de la foule, pour méditer, lire, partager et se promener, seul ou accompagné. Une sorte de retour sur soi-même.

S - comme silence. C'est quelque chose que j'aime mais, pas tout le temps quand même.

T - comme tempête dont je me souviens comme si c'était hier. Pourtant, à l'époque, j'avais 15/16 ans et j'étais en voilier avec mon père au large d'Ouessant à destination de Douarnenez. Et tout d'un coup, la tempête qui survient. J'en ai, parfois, encore des cauchemars.

U - comme univers. Pour le discours de mon pot de départ à la retraite, à la question "qui suis-je ?", j'ai dit : je suis une poussière sur un grain de sable qui tourbillonne dans l'immense plage de l'univers (Pfft).

V - comme vie. C'est ma vie; et cela me fait penser à mère.

W - comme western. C'était mon type de film préféré quand j’étais jeune. J'ai eu une période John Wayne puis une autre, avec Clint Eastwood.

X - comme xénophobe. C'est plus fort que moi, mais je n'aime pas les gens qui le sont

Y - comme yoga. Depuis septembre 2011, je le pratique, en groupe, tous les lundis. C'est incroyable comme je me sens bien après. D'ailleurs, il m'arrive, dans la semaine, de faire un ou deux exercices dont j'ai bien retenu la suite des mouvements

Z - comme zen. D'abord, cela va bien avec le mot précédent. Et puis, c'est désormais mon état d'esprit dans la vie, maintenant que j'ai bien accepté que j'étais en retraite. Je suis libre, de mon temps et de mes activités, et cela sans avoir de compte à rendre à personne.

samedi 25 février 2012

Abécédaire 1



A - comme Abîme. « Le passé est un abîme sans fond qui engloutit toutes les choses passagères; et l’avenir un autre abîme qui nous est impénétrable; l’un s’écoule continuellement dans l’autre; l’avenir se décharge dans le passé en coulant par le présent; nous sommes placés entre ces deux abîmes et nous le sentons; car nous sentons l’écoulement de l’avenir dans le passé; cette sensation fait le présent au-dessus de l’abîme. » Phrase de Pierre Nicole, théologien janséniste.

Au départ, j'avais prévu de mettre "comme Amour", mais j'ai préféré éviter car trop difficile à dire et expliciter.

B - comme Bretagne, le pays où je suis né et où tous mes ascendants, tant paternels que maternels, ont vécu et où je les rencontre dans l'arbre généalogique que je suis en train d'élaborer.

C - comme chemin. C'est là ou je suis et là où je vais, tranquillement. C'est le mien et j'y suis bien.

D - comme Dieu. Je n'y crois plus, mais c'est étonnant comme j'y pense souvent.

E - comme l'exercice que je suis en train de faire. Sans réfléchir, il faut écrire le mot qui passe par la tête et dont la première lettre est celle de l'alphabet en cours.

F - comme Fanch, mon prénom, que j'aime bien. Ou Finistère - voir lettre B.

G - comme Gisèle le prénom de ma sœur. Je l'appelle ma petite sœur.

H - comme Hélène le prénom de mon premier amour (heu, je crois. En tous cas, j'aime beaucoup...).

I - comme une île où parfois il m'arrive de rêver d'y vivre, loin du bruit et de la foule. Je crois qu'il vaut mieux que ce ne soit qu'un rêve.

J - comme Jacqueline, le prénom de ma femme.

K - comme Ker.....en, le nom de jeune fille de ma mère ou Ker...lec, le nom du hameau où est né mon père.

L - comme la première lettre de mon nom.

M - comme Morbihan où j'aimerai bien trouver ma dernière maison. Enfin si ce n'est pas la dernière, je l'achèterai quand même.

Comme Méditation, qui depuis 6 mois, est devenu un véritable rituel que je pratique chaque soir avant de me coucher.


suite et fin, un autre jour...

vendredi 17 février 2012

Vacances



Cette semaine, comme la prochaine, bouscule un peu mon rythme de vie car nous sommes en période de vacances scolaires.

Du coup, l'animatrice yoga, qui est une ancienne institutrice, ne fait pas cours et donc, cela fait 2 lundis sans yoga. Finalement, j'ai trouvé la parade en faisant quelques exercices chaque matin. Cela me détend et me met en pleine forme pour la journée.

Pour les 2 consultations du lundi et vendredi chez la psy, par contre, je n'ai pas d'alternative; elle a pris 2 semaines de congés. Je le regrette car j'ai le sentiment que cela me manque. Du coup, je me suis promis de lui en parler la prochaine fois. Serais-je devenu dépendant de ce temps de parole ou bien, ai-je donc tant de choses à dire et de souvenirs enfouis ? - sourires.

Hier jeudi, c'était la randonnée. Et elle fut agréable, avec un soleil éblouissant, à un tel point que j'ai regretté de n'avoir pas pris mes lunettes de soleil qui sont pourtant à demeure dans ma voiture. Mais bon, cette marche, d'environ 2h30, fut un peu difficile car il y avait quelques montées ou j'ai du m'arrêter pour reprendre mon souffle. Il faut dire que les presque 40 années à fumer des gauloises sans filtres se rappellent à mon bon souvenir.

Au bout d'un moment, j'ai été rattrapé par un vieux monsieur, qui, je crois, était bien content de mon arrêt, pour faire la même chose. Nous avons parlé un peu, il a 85a et il m'a dit que 2/3 heures de marche commençaient à faire beaucoup pour lui et sa femme (elle a 80a et vient d'habitude aux randonnées, mais là, il fait trop froid) et que, désormais, il laissait les petits jeunots aller devant. Quand je lui demandais pourquoi les "jeunots" n'étaient pas au travail, il me répondit qu'il s'agissait des jeunes retraités de 60a. J'ai éclaté de rire, tout en me disant qu'il avait bien raison. A son âge, il aurait pu être mon père. Durant toute la marche, nous avons parlé et il m'a aussi appris que si un jeudi sur 2, il venait à la rando, l'autre jeudi, il allait en chimiothérapie à Lyon, car il avait un cancer. Ce dernier ne le préoccupe pas trop car cela fait 10a qu'il vit avec, alors que les docteurs lui avaient donné 1 ou 2 ans à vivre.

Quelle joie et bonheur de rencontrer un tel bonhomme. Alors oui, je suis content d'être en vacances et cela pour la vie.

vendredi 10 février 2012

Colère


Ce matin, lors de ma séance chez la psychanalyste, j'ai essayé, vainement, d'expliquer pourquoi il m'arrivait de me mettre en colère, sans pouvoir me retenir et, comme je suis plutôt sur de moi, cela peut faire monter très vite la sauce - mais tout cela sans violence physique.
 J'ai beau avoir parlé, quasiment sans discontinuer, durant une demi-heure, je n'ai réussi qu'à tourner en rond sans pouvoir fournir une explication qui me convienne.
  
Alors, ce soir, je suis allé chercher et, j'ai trouvé ce qui suit :
  
"En psychologie, la colère est considérée comme une émotion secondaire à une blessure, un manque, une frustration. Elle est affirmation de sa personne et sert au maintien de son intégrité physique et psychique ou alors elle est l'affirmation d'une volonté personnelle plus ou moins altruiste. Une colère saine est sans jugement sur autrui. Parce qu'elle peut faire souffrir celui qui l'exprime, elle peut être considérée comme une passion. ...
  
La psychologie a bien montré, et expérimente chaque jour, les effets nocifs de la censure de la colère, qui enferme l'individu dans des zones de non-dits et parasite la relation à soi-même et aux autres. Il existe pourtant des expressions positives de la colère, qu'il est possible d'apprendre, de même qu'il est possible et souvent souhaitable d'accueillir la colère des autres."

Copier/coller article colère de Wikipédia (ce n'est peut-être pas la vérité mais c'est la meilleure description que j'ai trouvée).
  
Parfois, et c'est ce qui m'est arrivé lors de ma cure, au mois de juin dernier, la colère est une explosion  qui sort de soi-même, sans prévenir, et cela, sans que l'on puisse la maîtriser sur le moment. Je me rappelle très bien que j'avais été blessé par une remarque de la psychothérapeute qui m'avait littéralement fait sortir de mes gonds et, qui plus est, non sans raison.
  
Comme quoi, si la colère est souvent mauvaise conseillère, il faut néanmoins l'écouter pour comprendre car je crois qu'elle permet, parfois, à l'inconscient de s'exprimer. Malheureusement, vu l'expérience de ce matin, j'ai l'impression qu'il faut du temps pour cela.

vendredi 3 février 2012

Anniversaire

Aujourd'hui, vendredi 3 février 2012, cela fait exactement 8 mois que je suis abstinent tant pour l'alcool que pour la cigarette. J'en suis content et fier; d'ailleurs, cet après-midi, en groupe de parole, c'est la première chose dont j'ai parlé, avec un grand sourire en supplément.

Néanmoins, je n'ai pas trop insisté sur le sujet, car au fil des mois qui passent, je me rends compte que ce n'est pas facile pour tout le monde. De toute évidence, il s'agit d'un parcours semé d'embûches pour qui ne sait pas se protéger, non seulement de soi-même mais aussi des autres.

Oui, contrairement à ce qu'on nous a souvent répété dans le passé, il faut être égoïste (en tous cas, un peu) pour pouvoir s'en sortir tout en visant le long temps. Pour moi, ce qui compte aujourd'hui, c'est ce que je vis à chaque instant et cela, en pleine conscience.

Alors, abstiversaire - ce mot n'est pas de moi mais de quelqu'une qui se reconnaîtra, j'en suis sur - et, au restaurant, s'il-vous-plaît.

samedi 28 janvier 2012

Un cri

Mercredi dernier, j'ai rencontré MmePsy, qui a été la psychothérapeute de notre groupe de 5 durant la cure de juin dernier. C'est sans doute la dernière fois que je la vois car elle part à la retraite le 31 janvier prochain.

Nous avons parlé pendant plus d'une heure. Cela m'a fait plaisir de la rencontrer car, finalement, elle a participé, comme les autres soignants, à me soigner, ainsi que les autres. Je sais bien que certains diront que ces personnes sont payées pour ça. N'empêche, il faut du courage, beaucoup de patience et de compréhension pour supporter le comportement ou le caractère parfois difficile des patients. Qui plus est, il faut essayer, dans la mesure du possible, de comprendre d'où vient leur problème et pourquoi, ils ont consommé un ou plusieurs produits toxiques. Est-ce un gros ennui, un deuil, une séparation, un viol ou toute autre action pouvant être considérée comme une agression envers eux-même ?

Nous avons aussi parlé, mais quand même en souriant tous les deux, de la grosse colère que j'ai eu lors de l'une des séances de thérapie en groupe. J'ai bien sur ma propre interprétation de ce qui est arrivé mais elle m'a un peu estomaqué quand elle m'a avoué qu'elle l'avait ressenti comme un grand cri venant du fin fond de moi-même ... oui, je m'en doutais un peu, mais je ne suis pas encore capable de l'exprimer, même 8 mois après ou alors, tout simplement, je n'ai pas envie de me mettre à nu et de découvrir quelque chose de désagréable ou de raté.

En tous cas, cela devrait être un support pour mes prochaines rencontres avec la psychanalyste car, d'une part, je souhaite être honnête avec moi-même, et d'autre part, je souhaite aussi découvrir s'il y a une blessure cachée dans mon inconscient (je ne sais pas comment l'appeler autrement) et qui m'a fait descendre sur une mauvaise pente.

mercredi 25 janvier 2012

Qu'est-ce que la pleine conscience ?


"La pleine conscience est la conscience obtenue par l'attention que l'on porte délibérément, dans l'instant et sans jugement, aux choses telles qu'elles sont. Et à quoi porter attention, demanderez-vous ? A n'importe quoi, à tout, mais surtout aux aspects de la vie que nous avons le plus négligés. On peut par exemple commencer à s'intéresser aux composants essentiels de l'expérience : ce qu'on ressent, ce qu'on a en tête, la manière dont on perçoit ou dont on sait quelque chose. La pleine conscience, c'est porter attention aux choses telles qu'elles sont et non telles que nous voudrions qu'elles soient. Pourquoi ce type d'attention est-il utile ? Parce que c'est l'antithèse exacte de la rumination mentale qui entretient et provoque les états dépressifs.

Tout d'abord, la pleine conscience est intentionnelle. La cultiver nous aide nous aide à mieux voir la réalité présente et les choix qui s'offrent à nous. La rumination, au contraire, est souvent une réaction automatique à ce qui nous sollicite. Pratiquement inconsciente, elle nous égare dans nos pensées.

Ensuite, la pleine conscience est une expérience directement centrée sur le moment présent. Quand on rumine, à l'inverse, on a l'esprit occupé par des idées et des abstractions qui sont très loin d'une expérience sensorielle directe. La rumination propulse notre pensée vers le passé ou vers l'avenir.

Enfin, la pleine conscience est sans jugement. Elle a cette vertu de nous faire voir les choses telles qu'elles sont dans l'instant présent et de les laisser être telles qu'elles sont déjà. Dans la rumination et le mode "faire", au contraire, l'évaluation et le jugement sont inévitables. Et juger (en bien ou en mal, positivement ou négativement) implique pour nous-même ou les choses qui nous entourent, la prise en compte de certains standards préétablis. L'habitude de se juger sévèrement se cache souvent derrière les tentatives censées nous aider à mieux vivre et à être une meilleure personne, mais, dans la réalité, cette habitude de juger finit par fonctionner comme un tyran irrationnel, impossible à satisfaire."

In "Méditer pour ne plus déprimer. La pleine conscience, une méthode pour vivre mieux", de Marc Williams, John Teasdale, Zindel Segal, Jon Kabt-Zinn. Edition Odile Jacob.

mercredi 18 janvier 2012

Analyse



Jusqu'au mois d'août dernier, le monde de la psychologie était, pour moi, un monde inconnu et son vocabulaire une véritable langue étrangère, c'est-à-dire, que je n'avais jamais essayé de comprendre ou même d'apprendre. Bien sur, comme tout le monde, ou presque, j'avais lu quelques articles sur le sujet mais cela restait dans le domaine des généralités.

Quelle n'a pas été ma surprise quand, lors de la cure de désaccoutumance, les soignants nous ont dit qu'à la sortie, il était vivement conseillé de faire un suivi thérapeutique, et surtout, de ne pas croire que la cure finie, tout irait bien et que la vie serait un long fleuve tranquille. Au début, peut-être fanfaron comme beaucoup d'homme, j'ai cru en effet que tout irait bien tout seul. Mais une discussion avec mon médecin généraliste, qui me connaît très bien (cela fait 14 ans que je le consulte), me fit comprendre rapidement que je prenais le mauvais chemin.

Après avoir relu les notes que j'avais écrites durant la cure et revu la psychothérapeute qui avait suivi notre groupe pendant les cinq semaines de cure, je mis en place, entre autre, les consultations avec une psychiatre (2 fois par semaine) et les rendez-vous, une fois tous les vendredi, avec un groupe de parole.

Aujourd'hui, je me dis que j'ai bien eu raison. Le fait de parler et de formaliser ce qui passe dans la tête (idée, pensée, émotion, rêve, envie, souvenir - et à 62 ans, j'en ai beaucoup, avec certains qui sont clairs dans mon esprit, mais d'autres sont bien enfouis) est une démarche qui soulage.
D'abord, le groupe de parole permet de partager une expérience commune et de dire ce qui nous arrive dans les jours qui passent. On se sent moins seul. Néanmoins, au bout de 6 mois, je commence a en avoir assez, car le grand sujet de conversation est la dépendance à l'alcool (certains disent qu'ils ont rechuté un jour ou deux) alors que, pour moi, le principal sujet est : pourquoi suis-je devenu  dépendant de l'alcool ?

Et là, l'analyse que j'ai entreprise avec la psy s'avère beaucoup plus positive. D'abord, je constate que j'attends toujours avec impatience ce rendez-vous. Ce n'est pas parce que c'est une jolie femme (je ne la voie pas quand je suis allongé sur le divan et qu'elle est assise sur une chaise derrière moi) mais, tout simplement, parce que j'ai envie de parler et d'approfondir les sujets qui me tiennent à coeur (mais dont je ne parlerai pas ici).

Ensuite, je me rends compte que des blessures anciennes, que j'avais enfouies profondément tout au fond de ma mémoire et dont je n'avais pas parlé à qui que ce soit mais qui parfois, lors d'un coup de blues me font ruminer, peuvent être guéries aujourd'hui, ou en tous cas, être cicatrisées et mieux acceptées. Du coup, je crois que le mal-être et la déprime qui avait suivi devraient devenir un mauvais moment de ma vie mais, que désormais, je pouvais marcher libre et heureux sur mon chemin (décidément, j'ai bien choisi cette expression - et pourtant, si je me souviens bien, ce fut par pur hasard et sans remue-méninges particulier).

Par contre, je suis bien conscient qu'il faudra du temps car ce genre de démarche sur soi-même ne se termine pas sur un claquement de doigt. Comme je crois que quelqu'un a dit : il faut laisser le temps au temps, alors ...

PS: si j'ai mis l'image d'un point d'interrogations au début de mon billet, c'est qu'en effet, il me reste beaucoup de point d'interrogation. D'un autre côté, comme désormais, je vis dans le présent, dans l'ici et maintenant, je n'ai plus de soucis qui me perturbe ou alors je les accueille gentiment et ils s'en vont ailleurs.

jeudi 12 janvier 2012

Neige



Aujourd'hui jeudi, au lieu de faire la randonnée habituelle, le groupe est allé à la neige. Une heure 1/2 de voiture et nous étions au pied des pistes. Comme nous sommes allés dans une station située à 1.300 m d'altitude, pas de neige sur la route mais tout ce qu'il fallait sur les pistes. J'ai oublié de dire que c'était pour faire du ski de fond.

Dès le début, deux groupes se formaient : le premier, pour ceux qui savaient pratiquer le pas du patineur, et le deuxième, pour ceux qui ne savaient pas ou qui voulaient aller plutôt lentement et bien regarder le paysage.

Comme cela faisait un certain temps que je n'avais pas fait du ski, je suis resté dans le deuxième groupe et j'ai pu ainsi profiter du paysage qui était d'ailleurs magnifique. Le plus agréable, c'était le silence et le calme régnant sur les pistes avec seulement le crissement des skis sur la neige qui se faisait entendre quand des gens nous doublaient à grandes vitesses.

Vers midi, les deux groupes se retrouvaient pour déjeuner ensemble. Assis autour de deux grandes tables en bois (nous étions 14 avec 5 femmes et 9 hommes), chacun mis sur la table ce qu'il avait apporté pour manger. Je remarquais aussitôt que trois bouteilles de vin furent mises sur la table, ce qui m'étonna un peu, car durant toutes les randonnées faites depuis début septembre dernier, il n'y avait jamais eu d'alcool proposé lors des repas. Mais en fin de compte, tout s'est très bien passé car quand la bouteille me passa dans les mains, je la passais à mon voisin en disant "pas d'alcool pour moi". Et voila, c'est aussi simple que ça.

Une bonne journée agréable, avec soleil et ciel bleu, et des paysages superbes. Au retour, une douche bien chaude, puis une soupe bien chaude (oui elle aussi), tout cela fait une journée loin des bruits du monde et, pourtant, si facile à vivre.

Il faudra recommencer aussi vite que possible, que ce soit en groupe ou tout seul.

mardi 3 janvier 2012

Nouvelle année


Aujourd'hui, mardi 3 janvier, cela fait sept mois que je vais sur mon chemin. Je devrais dire sur mon nouveau chemin car, depuis cette date, beaucoup de chose ont changé par rapport à ce que je faisais avant.

Je peux même écrire que cela a changé du tout au tout. Après mon départ à la retraite et jusqu'au 3 juin dernier, ce fut une route pas très droite, au sens propre comme au sens figuré. A chaque tournant, il y avait du brouillard, ou bien, c'était un tunnel dont je ne voyais ni la sortie ni la moindre lumière qui pouvait donner l'espoir de s'en sortir.

Et pourtant, c'est bien ce qui s'est passé il y a sept mois. Alors aujourd'hui, à l'occasion de la nouvelle année qui commence, je souhaite marcher, jour après jour, sans trop regarder au loin. Je préfère vivre chaque instant comme si c'était le dernier, ou plutôt, en étant en pleine conscience de ce moment sans me polariser sur l'instant suivant.

En regardant les choses ainsi, sans se compliquer la vie, tout devrait bien se passer, aujourd'hui comme demain. D'ailleurs, pour hier c'est-à-dire pour les moments de fêtes, ce fut pareil, puisque tout s'est bien déroulé, sans tentations, sans anicroches ni mauvaises paroles. Il y eut beaucoup de joie et de plaisir à se retrouver ensemble. En plus, la génération suivante va donner la vie.

Alors, que demander de plus ?