jeudi 15 mars 2012

Clairette ou cidre



Aujourd'hui, randonnée en moyenne montagne. Soleil, ciel bleu et plus de 20° ont fait sortir les gens et nous sommes plus nombreux que les semaines précédentes. Lors de la marche, hormis lorsque nous sommes sur une montée, ça discute de tout et de rien et, il y en a même qui marche en silence perdus dans leur pensée. Certains refont le monde, d'autres parlent de leur passé et puis, d'autres encore, surtout des femmes, parlent de leurs petits-enfants.
 
 
A la fin de la marche, et avant de rentrer chez soi, des bouteilles et des petits gâteaux sortent du coffre d'une voiture, tout cela pour fêter les 70 ans de l'un d'entre nous. Quand l'une des personnes qui sert passe devant moi et me demande "clairette ou cidre ?", je réponds "pour moi, ce sera de l'eau".   -  "Ah oui, c'est vrai, tu ne bois pas".
 
 
Et voila, c'est tout simple. Aujourd’hui, je n’ai même pas de tentation dans la tête. Je sais, ou plutôt, je crois savoir qu’il ne vaut mieux pas commencer, même un verre, car, c'est vrai, cela pourrait être le seul, mais aussi le premier … d’une longue suite. Finalement, j'ai quand même bu mon verre d'eau fraîche et comme j'étais en transpiration, en ayant pris, comme tous les autres, de belles couleurs sur le visage, ce verre d'eau fut un plaisir.

dimanche 11 mars 2012

Bienveillance et tendresse


Ce qui est merveilleux, quand on élargit d'instant en instant sa conscience face à une difficulté immédiate ou à une blessure ancienne, c'est que cela ouvre de nouvelles possibilités pour notre corps et notre esprit.

C'est comme dire : "Abordons cela d'un oeil neuf. Laissons la difficulté être là - soyons avec elle maintenant, à chaque instant, comme si c'était un enfant malade pendant la nuit qu'il faut prendre dans ses bras et rassurer".

Dans la pratique de la pleine conscience, bienveillance et tendresse se combinent avec l'esprit d'aventure et de découverte : "Voyons ce qui est là, en cet instant - et en cet instant ... et en cet instant - qui ne contient peut-être pas de problèmes - au lieu d'y mêler les problèmes de la semaine suivante, de l'année suivante ou de toute notre vie, ce que nous faisons si facilement par réflexe.

Si notre esprit nous persuade que notre vie ne changera jamais ("Je suis comme çà, c'est tout"), ce qui a commencé par une tension, une douleur, une tristesse va engendrer une souffrance plus grande. Mais si nous ne sommes présent que dans cet instant et pour cet instant, avec ces pensées, ces émotions, ces sensations-là, et, à l'instant suivant, maintenant, la configuration de notre esprit a changé d'une manière ou d'une autre, et que là, maintenant, à l'instant suivant, elle a encore changé, alors les évènements ont une chance de se dérouler d'une manière complètement différente. Et pourtant c'est toujours maintenant, et c'est donc toujours abordable de la même façon  que dans le poème de Roumi (L'auberge ici).

Une acceptation radicale peut nous empêcher de nous ratatiner, de nous effacer progressivement devant les expériences douloureuses. Elle nous invite à expérimenter pleinement la richesse de la vie, même quand tout va apparemment au plus mal.

jeudi 8 mars 2012

Femmes

Les hommes ne savent jamais comment il faut aimer.
Rien ne les contente.

Tout ce qu’ils savent, c’est rêver, imaginer de nouveaux devoirs,
chercher de nouveaux pays et de nouvelles demeures.
Tandis que nous, (les femmes) nous savons qu’il faut se dépêcher d’aimer,
partager le même lit, se donner la main, craindre l’absence.
Quand on aime, on ne rêve à rien.

Albert Camus, in Le malentendu, p.178, Livre de Poche n°1491

Copier/coller d'un extrait d'un billet du jour d'une blogeuse : ici
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Rêver, imaginer, oui j'aime bien. Je crois que c'est propre à tout être humain.

Mais qu'est-ce que ce serait bien si j'aimais et si, aujourd'hui, dans ma vie, il y avait de la tendresse, de la bienveillance et de la complicité. Et comme cela n'existe pas, eh bien, j'en rêve.

lundi 5 mars 2012

Le champ radieux

J'ai vu le soleil surgir
et illuminer un petit champ
pendant un moment et puis je suis parti
et je l'ai oublié.
Mais c'était une perle
de grand prix ce petit champ,
il contenait un trésor. Je comprends aujourd'hui
que je devrais donner tout ce que j'ai
pour le posséder. La vie ce n'est pas se précipiter
vers un lointain futur, ni rêver
d'un passé imaginaire. C'est se tourner,
comme Moïse, vers le buisson ardent, vers
une lumière qui paraît aussi passagère que la jeunesse,
mais qui est l'éternité et qui t'attend.

R.S. THOMAS

samedi 3 mars 2012

Fausse joie

Hier, comme les jours précédents et ce matin même, je me faisais une joie et un bonheur d'aller ce midi au restaurant avec ma femme pour fêter 3 anniversaires ce même jour, le 3 mars. Tout d'abord, celui de notre mariage - 32a, cela fait une belle tranche de vie. Le 3/3, c'est aussi la date anniversaire de naissance de mon père et c’est quelque chose qui compte pour moi.

Et puis, le 3/3, c'est mon 9ème abstiversaire, c'est-à-dire 9 mois à 0 alcool et 0 cigarette. Dire que j'en suis fier est au-dessous de la vérité.

Hier vendredi, j'avais rendez-vous au CH avec les quatre autres personnes de la cure de juin 2011 avec notre médecin-psychiatre référent. C'est nous qui avions demandé cette rencontre la fois précédente, car nous avions considéré avoir vécu ensemble quelque chose de pas ordinaire pendant cinq semaines et nous ressentions le besoin de nous retrouver pour partager, tout comme nous l'avions fait pendant la cure et, 4 fois depuis la sortie de cure.

Eh bien, hier, nous n'étions plus que deux. Bien sur, cela ne veut pas dire que les 3 autres auraient rechuté - peut-être travaillent-ils ou bien n'ont-ils pas pu venir pour une raison qui leur est propre. De façon curieuse, nous n'en n'avons pas parlé entre nous. Mais moi, déjà, j'avais un peu marqué le coup dans ma tête.

Et puis, il y a eu le déjeuner. Dans un beau cadre, en plein air avec un soleil bien brillant (dans ma voiture, le thermomètre indiquait 18 degrés) et un ciel bleu magnifique. Pendant le repas, bien agréable, j'ai dit à ma femme que, pour le mois d'avril, j'avais prévu que nous partirions dans le département du M.... pour chercher une maison, pas trop loin d'une grande ville et à proximité de celle de mon frère... Pas de réaction de sa part. Comme si elle n'avait rien entendu. Le repas s'est terminé dans un quasi silence car je n'avais plus le cœur à ça.

J'ai mis mon mouchoir dessus et pour oublier, dès que nous sommes rentrés, je suis sorti faire une marche à bon pas dans la campagne, et puis, une méditation en pleine conscience d'une demi heure. Tranquillement, j'ai pu laisser passer les mauvaises pensées accompagnées de contrariétés qui me traversaient la tête.

Ce soir, après le dîner, tout va bien. J'ai écrit ce billet et, avant de me coucher, je vais faire une nouvelle méditation, en pleine conscience, pour diminuer mon irritation et éviter de ruminer. De toutes façons, je me connais assez bien pour savoir que je ferais ce que j'ai décidé - seul ou accompagné.